HISTOIRE D’UN ALBUM DOUBLE 1ere partie

Il y a quelques jours, j’ai publié mon blogue « ONGAKU BORUGU » sur les albums doubles en anglais.
Voici la verrsio française. Bonne lecture.

ONGAKU BORUGU 24 juin 2019

Un album double? Vraiment ? En 2019? De nos jours avec l’industrie de la musique pris les deux pieds dans la même bottine? Quel grand tarlas ferait un double album en 2019?

… Euh, …ben finalement, c’est moi…

Avant d’entrer dans mes divagations et mes justifications concernant le lancement d’un tel concept digne de l’âge du ptérodactyle, du tricératops ou de toute autre faune de la variété des dinosaures, passons à une petite leçon d’histoire sur la fascinante histoire de l’album double.
Je vais commencer avec la définition d’un album double présentée par le grand pourvoyeur d’informations qu’est Wikipédia: un album double est un album audio qui couvre deux unités du support principal sur lequel il est vendu, généralement des disques ou des disques compacts. Un album double est généralement, bien que pas toujours, diffusé en tant que tel parce que l’enregistrement est plus long que la capacité du support. Les artistes de l’enregistrement pensent souvent que les doubles albums constituent un seul tout artistiquement…

Nice.. N’est-ce pas?

Généralement, l’album double est considéré par de nombreux critiques comme le point culminant d’un ego d’artiste gonflé … Ha !! Que savent ces prétendants manqués? Il me semble que beaucoup de ces critiques sont aussi égoïstes que la moyenne des ours (dans ce cas, le chanteur interprète / artiste / interprète moyen) … Certains des albums les plus mémorables de tous les temps ont été des albums doubles: le “White Album” des Beatles, “The Wall” de Pink Floyd, “Exile On Main Street” des Rolling Stones et “Physical Graffiti” de Led Zeppelin, pour n’en nommer que quelques-uns. Est-ce que l’un de ces groupes a eu des problèmes d’ego? Eh bien, laissons ce débat merveilleux pour un autre jour et revenons un peu en arrière dans le temps.

L’ancêtre du «support» que vous écoutez aujourd’hui était le modeste cylindre de cire de la fin du 19ème siècle. Encore une fois, selon nos bons amis de Wikipédia: Les premières technologies d’enregistrement pratiques étaient exclusivement des dispositifs mécaniques. Ces enregistreurs utilisaient généralement un grand cornet conique pour collecter et focaliser la pression atmosphérique des ondes sonores produites par la voix humaine ou des instruments de musique. Une membrane ou un diaphragme sensible, situé au sommet du cône, était connecté à un stylet et un bras articulé. Au fur et à mesure que la pression de l’air changeait support d’enregistrement, tel qu’un rouleau de papier couché, un cylindre ou un disque revêtu d’un matériau souple tel que de la cire ou un métal assez mou.
Bien sûr, la qualité du son à l’époque était comparable à se mettre une canne de petit pois à l’oreille pour essayer d’écouter l’océan.
Puis, au début des années 1900, un format plus pratique s’est présenté sous la forme de disques tournant à 78 tours. Un disque était un objet plat à micro-rainures dont le diamètre était compris entre 25 et 30 cm avec, habituellement, une piste de chaque côté. Selon leur taille, un disque pouvait contenir entre 3 et 5 minutes de son. Au début, les disques contenait de la gomme laque (une résine sécrétée par un insecte… miam !!!), de la cire, du coton et de l’ardoise. Mais la pénurie de résine pendant la Seconde Guerre mondiale a incité les fabricants à utiliser le vinyle. Les enregistrements à 78 tours sont devenus obsolètes avec l’arrivée des microsillons qui permettaient un temps de jeu beaucoup plus long ainsi qu’une plage dynamique et une qualité sonore bien améliorées. C’était le début de l’âge des 45 et des 33 tours dont nous nous souvenons avec bonheur. Dans les années 50, la grande révolution connue sous le nom de rock & roll devait dicter l’orientation des médias musicaux pour les décennies à venir. Au même moment, une invention allemande des années 1930, la bande magnétique, a également fait son apparition. Bien que les cassettes étaient très populaires pour écouter de la musique jusque dans les années 90, les bandes magnétiques constituaient une révolution encore plus grande pour l’enregistrement du son réel et ont encore des implications pour l’enregistrement d’aujourd’hui.
Enfin, l’ère numérique a succédé au vinyle pour sous forme de CD au milieu des années 80. Les choses ont rapidement évolué: les CD sont devenus des DVD, puis des BlueRays. Enfin, on a vu l’arrivée de divers fichiers numérique allant des MP3 aux fichiers Wav, avec des résolutions de plus en plus grandes.
Maintenant que nous avons établi un contexte, revenons à notre historique de l’album double…
Deux ans après avoir introduit le disque vinyle à 33 tours, Columbia Records publia son premier double album, le “Carnegie Hall Concert» de Benny Goodman, sorti en 1950. C’était apparemment le premier produit sous la forme d’un double enregistrement. Bien sûr, il s’agissait d’un album live; pas un album studio de nouveau matériel. Les albums doubles étaient un format bienvenu pour la musique classique, les improvisations du jazz et de nombreuses œuvres dépassant les limites du temps autorisé par les médias de l’époque. Cependant, jusqu’au milieu des années 1960, les doubles albums étaient rares et considérés comme non significatifs.
Puis, en 1966, une autre révolution rock & roll a enflammé les limites du son enregistré et Bob Dylan a sorti “Blonde On Blonde”. Cet album a démarré la mode de l’album double studio. Les doubles albums n’étaient plus réservés aux albums live, aux compilations ou aux symphonies. Après avoir électrifié la musique folk, Dylan a révolutionné le paysage sonore en ouvrant la voie aux autres rockeurs pour qu’ils puissent obtenir la confiance nécessaire pour devenir ambitieux avec leurs enregistrements. Quelques semaines plus tard, Frank Zappa et son groupe de joyeux drilles, a sorti le premier album des Mothers of Invention, “Freak Out”.
En 1968, “The White Album” des Beatles est devenu le standard des doubles albums, une étape logique après l’invention de l’album conceptuel avec “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band”.
Dès 1972 la liste d’artiste qui ont sortis des albums doubles est longue : The Animals, Cream, Donovan, Jimi Hendrix, Captain Beefheart, Chicago, The Grateful Dead, Pink Floyd, The Small Faces, Muddy Waters, The Who, Johnny Winter, Miles Davis, Derek et Les Dominos, Dylan (encore !!), Soft Machine, Nina Simone, Taj Mahal, les Allman Brothers, The Kinks, The Rolling Stones, Todd Rundgren et Neil Young. Tous ont lancé des doubles albums très réussis. Dans certains cas, les albums se révéleraient être les meilleurs vendeurs dans leurs carrières respectives.

Les années 70 se poursuivirent avec des doubles de plus en plus grandioses comme Genesis avec “The Lamb Lies Down On Broadway”, Led Zeppelin avec “Physical Graffiti”, Stevie Wonder avec “Songs In The Key Of Life” et Pink Floyd avec “The Wall ». Mais en même temps, les nouveaux sons des groupes punks et new wave ont inversé la tendance bien que les Clash ont contredit cette tendance en publiant un double album ET un triple album … l’âge d’or des albums doubles a commencé à décliner.

Dans les années 80, l’arrivée du CD, d’une durée de 74 minutes, a changé la donne. Certains anciens doubles albums sont maintenant insérés dans un seul CD et le format plus long permettaient aux groupes de rallonger la durée normale d’un album de 15 à 20 minutes, faisant ainsi de chaque album une œuvre plus longue. Dans les années 90, nous avons vu beaucoup moins de vrais albums doubles. Ces albums ont commencé à être l’exception. « Mellon Collie And The Infinite Sadness » des Smashing Pumpkins était une de ces exceptions. Certains artistes ont essayé de faire les choses différemment, comme Bruce Springsteen qui a sorti deux nouveaux albums en même temps et Guns ’N’ Roses qui a sorti « Use Your Illusion 1 » et « Use Your Illusion 2 » à quelques mois d’intervalle. System Of A Down ferait un coup semblable en 2008.

Depuis, des albums doubles comme « Hurry Up We’re Dreaming » de M83 et « Hardcore Will Never Die But You Will » de Mogwai sont apparus. Mais pour la décennie qui s’achève, il serait difficile de se rappeler d’un double album qui nous a émerveillés et nous a fait dire « Wow! C’est tout un album!  »
Et ainsi se termine mon regard sur l’histoire de l’album double. Restez à l’écoute pour la deuxième partie de mon blogue sur les albums doubles quand je vous raconterez mes propres expériences sur la production de mon double album… Nation of Iron.

2eme parte a suivre…

J.P. Mortier

Author J.P. Mortier

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